Nos marchés

Après des années de rentabilité insuffisante des réassureurs, le marché s'est redressé en 2023. CCR Re a pu augmenter ses capacités de souscription auprès de ses clients avec le soutien de ses deux nouveaux actionnaires et continue d'afficher une croissance rentable.

Les lignes Dommages aux biens et Spécialités (notamment transport, aviation, crédit) sont celles dans lesquelles la croissance a été la plus forte.

Le portefeuille Vie a représenté en 2023 le tiers de nos activités avec une présence au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en France, en Amérique latine et en Asie.

2023, le retournement du marché

“Nous avons un modèle unique qui nous permet de souscrire presque tout à partir de la France. Nous croyons vraiment en notre modèle. Nous avons à Paris une équipe de souscripteurs hautement qualifiés et techniques, des hommes et des femmes, originaires de 16 pays, parlant 12 langues différentes, tous au même étage. L'ambiance est formidable et la dynamique collective est étonnante. Ainsi, nous sommes plus agiles et très réactifs.”

HERVÉ NESSI,

Directeur de la Souscription

En Réassurance, aucune année ne ressemble à la précédente. Voilà ce qui fait la beauté de notre métier. L’année 2023 est venue confirmer cet aphorisme.

L’opération de cession : un tournant dans la vie de CCR Re

En interne, l’opération de cession du capital et l’arrivée de deux nouveaux actionnaires en juillet ont occupé une bonne partie du premier semestre. Au niveau de la souscription, de très bonnes campagnes de renouvellement en janvier, avril et juillet et une sinistralité Cat Nat hors normes ont jalonné ces douze mois. Tout d’abord, l’opération de cession marquera un tournant dans la vie de CCR Re. Soutenue par CCR au moment de sa création avec un apport de capital de 300 millions d’euros, la souscription va bénéficier désormais du soutien capitalistique de deux acteurs majeurs du marché mutualiste français. Cette opération est mutuellement bénéfique pour les deux parties : CCR Re procure une diversification de secteurs et géographique à ces deux mutuelles et l’apport en capital de 200 millions d’euros permet à CCR Re de continuer à croître dans de bonnes conditions financières et de solvabilité.

Après la réalisation de ses deux premiers business plans et une croissance profitable de plus de 150 % depuis sa création, l’ambition pour CCR Re de grandir afin d’atteindre la taille critique en Réassurance demeure intacte et devient possible grâce à ces nouveaux partenaires.

2023 : une année de forte croissance organique

En 2023, nous sommes fiers d’afficher une progression qui s’explique :

- pour deux tiers, par une croissance organique de notre portefeuille c'est-à-dire par une croissance directement liée à la dynamique commerciale des équipes de souscripteurs : acquisition de clients nouveaux, d’affaires nouvelles ou de parts plus importantes.

- et pour un tiers, par les hausses de prime (en assurance et en réassurance), tout en profitant en parallèle des améliorations des conditions contractuelles de réassurance à peu près partout et dans tous les secteurs Non-Vie. Le secteur Vie reste, quant à lui, relativement stable et traditionnellement soumis à des ajustements individuels liés au mérite de chaque affaire.

Si la croissance est globalement homothétique sur tous les pays et tous les secteurs, elle reste particulièrement importante en Non-Vie au Canada et en Amérique latine. On peut noter également un développement supérieur à la moyenne sur la branche Vie en Israël et en Amérique latine.

« Nous souscrivons ce que nous connaissons avec ceux que nous connaissons. »

Notre profil de souscription est clair : nous sommes un réassureur de taille moyenne, représentant désormais dans le panel des cédantes une alternative pertinente aux grands réassureurs mondiaux du Tier2.

Bien armé de notre rating A chez S&P et AM Best, CCR Re est perçu sur le marché de la Réassurance comme un acteur atypique, fidèle et très solide. Notre place croissante dans le panel des cédantes partout dans le monde l’atteste. Dans tous les pays dans lesquels nous sommes actifs, la marque CCR Re est recherchée et appréciée pour ce qu’elle représente de solide, de sérieux et de fiable.

Nous ne nous positionnons pas en tant que leader de marché … même si les clients nous sollicitent de plus en plus souvent dans cette optique.

Plutôt qu’une approche transactionnelle où nous souscririons unitairement des affaires, nous favorisons l’approche relationnelle où nous souscrivons des clients avec une participation la plus transversale possible incluant, quand c’est possible, des affaires Non-Vie, Spécialités et Vie/Santé.

La poursuite du durcissement du marché de la Réassurance

Le troisième point marquant de cette année de souscription concerne évidemment les catastrophes naturelles et la fréquence observée de ce que l'on appelait jusqu'à présent les périls "secondaires".

Cette situation est problématique et justifie probablement à elle seule la poursuite du durcissement du marché de la Réassurance dans les années à venir. En effet la réalisation de ces risques « secondaires » n'est pas, à proprement parler, intégrée dans le prix des protections Cat qui repose plutôt sur la survenance d'un événement unique et extrêmement rare, d'où des « Rate on Line» corrélativement faibles avec des périodes de retour élevées.

Comme chaque année depuis sa création en 2017 (hormis l’année 2020 du Covid-19), CCR Re va, de nouveau, afficher en 2023 un chiffre d’affaires et un résultat en forte hausse. Cette dynamique remarquable s’explique par une discipline stricte de souscription, une bonne maîtrise de nos risques et une équipe de souscripteurs reconnue qui allie avec justesse technicité et relationnel.

Marché NON-VIE

France, Belgique et Luxembourg

Le portefeuille de la France, Belgique et Luxembourg de CCR Re se renouvelle exclusivement au 1er janvier. En France et en Belgique, 2023 a été un renouvellement sans précédent.

Un marché qui se durcit

En France et en Belgique, la campagne a été longue et tardive avec de multiples allers/retours entre clients et réassureurs avant d’aboutir à un consensus sur les prix et les structures.

Après plus de dix ans de marché techniquement défavorable pour les réassureurs, nous avons enfin assisté à un durcissement des conditions.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce retournement : la survenance fréquente d’événements climatiques moyens ou sévères durant les dernières années (grêles de juin, sécheresse en France, inondations en Belgique), un contexte d’inflation élevée aggravant la charge des sinistres.

À cela se sont ajoutés les effets collatéraux d’évolutions jurisprudentielles comme :

- l’entrée en vigueur de la réforme de l’Assurance Récolte, déficitaire ces dernières années ;

- la mise en place de la nouvelle table de capitalisation avec un taux technique négatif pour la branche automobile, alourdissant ainsi significativement le coût des sinistres corporels.

Les améliorations constatées ont concerné non seulement les tarifs mais également les conditions contractuelles des traités.

Par exemple, la structure des programmes Force de la Nature et Automobile a été profondément revue avec des hausses très significatives des rétentions, du prix et un périmètre de risques plus limité.

Le nombre de reconstitutions a également été limité et leurs primes sont devenues payantes. Il est intéressant de constater que ce mouvement a provoqué l’émergence de nouveaux programmes de réassurance protégeant ces reconstitutions payantes.

La subsidence a été exclue des couvertures sousjacentes au régime Cat Nat.

Les programmes automobiles ont été restructurés afin que le dommage automobile soit couvert dans un programme spécifique.

Enfin, la majorité des traités Aggregate climatiques a disparu, les cédantes continuant d'être protégées par un programme principal.

Durant la campagne, les relations ont été relativement tendues entre les cédantes et les réassureurs. Ces derniers ont mis une pression forte pour que les conditions techniques et les structures soient revues drastiquement. L’alerte avait été lancée à la Conférence de Monte-Carlo mais il a fallu attendre celle de BadenBaden pour que le message des réassureurs soit bien intégré. L’ouragan Ian, frappant la Floride en septembre a finalement été l’élément déclencheur. Les réassureurs se sont alors montrés collectivement disciplinés.

Dans ce contexte, CCR Re s’est démarquée

Profitant de nos bonnes relations historiques avec le marché français et du retrait partiel ou total de certains réassureurs, nous avons su saisir de belles opportunités pour développer notre portefeuille de manière profitable.

Nos équipes de souscripteurs ont su favoriser les discussions sereines en négociant des conditions améliorées mais raisonnables pour tous, et en proposant systématiquement des alternatives aux offres insuffisantes. Nous avons ainsi appliqué, sans faillir, notre politique de développement de relation globale multi-branches incluant Non-Vie, Vie et Spécialités.

Aucune affaire n’a été perdue.

Le Chiffre d’affaires de la BU France, Belgique et Luxembourg en Non-Vie représente environ 8 % du chiffre d’affaires de CCR Re en 2023 avec près de 60 cédantes.

Le portefeuille de CCR Re sur la France se renouvelle exclusivement au 1er janvier. Les affaires sont majoritairement non proportionnelles et intermédiées.

Un tiers de notre progression concerne de nouveaux clients ou de nouvelles affaires avec des clients existants. Le reste s’explique par l’amélioration des conditions tarifaires en « risk adjusted ».

Une rentabilité nettement améliorée

Par ailleurs, nous avons profité de ce contexte de durcissement pour améliorer la rentabilité de notre portefeuille en déclinant ou en réduisant nos engagements sur les traités ne satisfaisant pas nos conditions de rentabilité cible.

Nous avons continué à privilégier une relation transverse permettant ainsi d’équilibrer notre portefeuille historiquement à développement long. La part de la branche automobile dans le portefeuille de la BU France, Belgique et Luxembourg était jusqu’à présent de 39 %. Désormais, l’Automobile représente 35 % du portefeuille tandis qu’à l’inverse la branche IARD se développe en passant de 23 % à 27 % du portefeuille global.

Par ailleurs, nous souscrivons plus de 10 M€ en Belgique/Luxembourg avec une relation élargie à une dizaine de clients. Il s’agit d’un portefeuille exclusivement non proportionnel.

Marché NON-VIE

Europe du Sud, Pays-Bas, Israël et Amérique latine

Lors de la campagne de janvier 2023, la prime souscrite par l’entité Europe Sud, Pays-Bas, Israël et Amérique latine a augmenté de 37 % en passant de 104 à 142 M€.

Europe du Sud, Pays-Bas et Israël

En 2023, la prime souscrite en Europe du Sud, en Israël et aux Pays-Bas a augmenté de 37 % en passant de 104 à 142 M€. Les augmentations de part ont été le principal vecteur de la croissance car nous avons pu profiter des conditions de marché favorables pour grossir sur de nombreux traités que nous ciblions. La croissance des aliments des traités - sous l’effet de l’inflation et de l’augmentation des taux de bases – a également participé à ce développement, ainsi que les nouvelles affaires.

Nous avons décidé de réduire notre portefeuille proportionnel automobile en Israël et, dans le même temps, nous avons augmenté nos participations sur les autres branches. Ainsi, la prime du portefeuille israélien est stable. Les autres marchés ont tous connu une croissance supérieure à 37 %, le record allant aux Pays-Bas avec un doublement de notre chiffre d'affaires.

Notre zone a été affectée par plusieurs sinistres Cat majeurs au cours de l’année 2023.

Un tremblement de terre très important est survenu en Turquie et en Syrie le 6 février 2023. Deux répliques à quelques heures d’intervalle ont occasionné un bilan humain et matériel très élevé, du fait notamment de la mauvaise qualité des constructions. Le nombre de victimes est supérieur à 50 000 et le montant assuré du sinistre est estimé à 5,5 Md€ bien en deçà du coût économique. Nous n’avons aucune exposition en Syrie et estimons notre part de marché en Turquie à moins de 1 %. Le sinistre à notre part est important mais en ligne avec les « Probable Maximum Loss » attendus sur ce marché. Ce sinistre est déjà liquidé en grande partie.

L’Italie a ensuite été frappée en juillet par des intempéries d’une ampleur exceptionnelle. Des grêlons de plus de 10 cm de diamètre sont notamment tombés lors du mois de juillet et ont occasionné énormément de dommages sur les expositions automobiles, résidentielles et agricoles pour un montant assuré total estimé à près de 5 Md€. En dépit d’une souscription très prudente, le montant estimé à notre part dépasse les « Probable Maximum Loss » attendus pour ce type de périls et continue d’évoluer défavorablement.

La Grèce a connu des inondations très importantes en septembre pour un montant assuré estimé à 375 M€. Notre portefeuille en Grèce étant très limité, le montant de sinistre à notre part reste modeste.

Nous nous attendons à de fortes améliorations sur ces marchés lors du renouvellement 2024.

Afin d’accompagner la croissance du portefeuille, notre équipe compte un nouveau membre pour épauler notre souscriptrice responsable de la Turquie, d’Israël et de la Grèce.

Amérique latine

La croissance du portefeuille d’Amérique latine s’est poursuivie à un rythme soutenu en 2023. Nous avons pu initier des relations avec plusieurs compagnies ciblées et comptons désormais 42 partenaires répartis dans 12 pays. Notre prime en Amérique latine a augmenté de 81 % en 2023, passant de 21 à 38 M€. Le durcissement du marché observé lors du renouvellement européen de janvier s’est également produit lors des renouvellements d’Amérique latine tout au long de l’année. Cette situation de marché a libéré des espaces dans les panels de réassurance et nous a permis de renégocier les conditions de nombreux traités. Enfin, nous avons pu utiliser la capacité Cat apportée comme levier pour obtenir des participations sur d’autres traités et ainsi améliorer la diversification du portefeuille.

Notre offre de support intégral incluant Vie, Non Vie et Spécialités est très appréciée par nos partenaires. De même, la coordination sur les comptes des groupes ayant des filiales en Amérique Latine nous a aidé à entrer sur plusieurs programmes et à optimiser les relations globales.

Le Mexique a été affecté par un très violent ouragan qui a touché la ville d’Acapulco le 25 octobre 2023. Le sinistre marché assuré est actuellement estimé à 4,5 Md$, dont une grande partie est cédée sur le marché Fac et dans des programmes Groupe placés hors du pays. Ce sinistre ne remet pas en question la rentabilité de notre portefeuille en Amérique latine, d’autant que c’est le premier sinistre important depuis le début du développement de ce portefeuille en 2021. Il attire cependant notre attention sur la vitesse à laquelle une tempête tropicale peut évoluer en un ouragan de catégorie 5.

Marché NON-VIE

Europe du Centre et du Nord

Dans la zone Europe du Centre et du Nord, nous avons renforcé notre croissance dans un marché de la réassurance favorable.

Nous avons fortement développé notre portefeuille dans notre zone. Nous avons souscrit 110 M€ de primes pour l'ensemble de l'exercice 2023 contre 82 M€ pour 2022, soit une hausse remarquable de 34 % au-delà de l'objectif fixé par notre plan d'affaires.

Nous avons bien entendu été aidés en cela par le redressement des conditions que nous avons observé sur tous les marchés dans lesquels nous opérons. Nous avons accru notre participation sur les programmes des clients avec lesquels nous souhaitions nous développer.

Le travail de prospection de nouveaux clients et de sélection de nouvelles affaires que nous avons réalisé en amont nous a conduit à souscrire 14 M€ de prime nouvelle en 2023, dont trois nouveaux bouquets de traités en zone germanophone ainsi que de nouvelles affaires Auto et Incendie au Royaume-Uni, dans les pays nordiques et les pays baltes.

Allemagne, Autriche et Suisse

Les conditions se sont fortement améliorées en Allemagne et en Autriche. Cette tendance a été moins marquée en Suisse. Les compagnies ont en général préféré maîtriser leur budget de réassurance dommages, notamment par une augmentation de leur rétention parfois très substantielle. Par ailleurs, les conditions techniques se sont redressées tant en proportionnel qu'en non proportionnel avec des hausses de taux de l'ordre de 20 %. En Autriche, nous avons développé notre chiffre d’affaires de 50 % par rapport à 2022, profitant de conditions de réassurance qui se sont finalement améliorées, notamment en Dommages. Cette croissance est liée aux excellentes relations que nous entretenons avec le courtage de réassurance et avec les Cédantes. Sur le front des sinistres, les violentes tempêtes de grêle survenues en Bavière à la fin du mois d'août ne nous ont que légèrement impactés.

Royaume-Uni et Irlande

Au Royaume-Uni et en Irlande, sur le plan des Dommages, nous avons noté, d’une part une augmentation moyenne de la rétention des programmes hors Auto entre 25 et 50 % et, d’autre part une augmentation parallèle des tarifs avec un minimum de 20 %.

Pour la branche Automobile au Royaume-Uni, nous avons bénéficié d'une augmentation des taux de prime de réassurance comprise entre 5 et 20 % sur la base d'une assiette de prime elle-même en augmentation par rapport à 2022.

De même pour les autres branches notamment Responsabilité Civile hors Automobile, nous avons constaté une augmentation des taux de prime de réassurance moins marquée.

Pays Nordiques

Dans les pays du Nord de l’Europe, concernant l’activité Dommages, nous avons eu des augmentations significatives de la rétention des programmes hors Auto accompagnées d’une augmentation des taux de réassurance significative. Pour les autres branches, nous avons observé une stabilité des taux. Côté sinistres, nous avons été impactés, en août, par la tempête Hans et nous avons également subi des sinistres Dommages Risques industriels significatifs.

Europe Centrale et Orientale, Pays Baltes

Pour la zone Europe Centrale et Orientale et les Pays Baltes, nous avons assisté en 2023 à une augmentation des rétentions des programmes Cat comprise entre 50 et 100 % ainsi qu'une hausse des taux de réassurance de l'ordre de 20 % pour les programmes XL. Pour les autres branches, nous avons observé une relative stabilité des taux.

Côté sinistres, l'année 2023 a été marquée par un péril naturel marquant : les inondations historiques du mois d'août en Slovénie.

En conclusion pour la zone Europe du Centre et du Nord, dans cet environnement favorable en 2023, il a été difficile d'augmenter nos parts en raison des conditions très attractives pour la majorité des réassureurs. Nous avons néanmoins réussi à étendre notre participation à certains nouveaux programmes que nous ciblions, soit auprès de clients existants, soit auprès de nouveaux clients.

Marché NON-VIE

Asie et Afrique

La croissance des primes du portefeuille Asie et Afrique s’est élevée à 27 % en 2023.

Sur tous les marchés de la zone de la Business Unit Asie et Afrique, les renouvellements ont été marqués par un durcissement significatif des conditions tarifaires et contractuelles (réduction des limites par événements, réduction de capacités pour mieux équilibrer les traités, imposition de clauses de coassurance, clauses d’exclusion plus strictes, réduction de commissions, impositions de clauses de participation aux pertes, augmentation des primes de réassurance, généralisation de la clause de co-assurance, etc.)

Parallèlement, nous avons poursuivi le travail d'amélioration du portefeuille. Certaines affaires ont dû être résiliées en raison de résultats décevants, de périmètre géographique trop large, de manque d'équilibre général du traité ou parce que le redressement demandé n'a pas été accepté par la cédante.

Nous n’avons souscrit aucun traité avec des conditions dégradées. Nous avons eu la satisfaction de renforcer les relations d’affaires avec les clients que nous avions sélectionnés et de souscrire de nouveaux partenariats. Nous avons notamment augmenté le nombre de traités apérités.

Nous avons globalement réussi à souscrire des participations plus importantes sur des traités avec des termes en amélioration pour le marché de la réassurance sans augmenter significativement nos expositions catastrophes naturelles.

Nous avons aussi renforcé notre présence sur des marchés comme le Cambodge, la Thaïlande, les Philippines ou le Sri Lanka.

L’aliment 2023 versus 2022 a progressé de + 27 %. L’exercice a été marqué pour notre portefeuille Asie et Afrique par une sinistralité plus modérée qu’au cours de l’exercice précédent en dépit de quelques événements naturels en Chine (typhon Doksuri à Beijing ou Soala à Hong Kong) et de quelques sinistres individuels heureusement non significatifs à notre part (notamment en Corée).

Afrique du sud

Suite à la sinistralité importante ayant affecté le marché sud-africain au cours des précédents exercices (Covid-19, émeutes, et inondation au KuaZulu-Natal), nous avons constaté un durcissement spécifique sur ce marché en particulier pour les traités non proportionnels par événement avec des augmentations de priorité de l’ordre de 50 à 100 % et de prix en augmentation de 50 à 80 %.

Chine

En dépit de l’absence de sinistre événementiel important sur l’exercice précédent, le marché a connu une augmentation des prix de l’ordre de 15 à 30 % sur les traités non proportionnels avec des priorités accrues.

Inde

À nouveau, et en dépit de l’absence de sinistre événementiel ou majeur sur ce marché, les limites des traités (par risque comme par événement) ont été corrigées et un certain nombre de traités sont passés d’une structure en excédent de plein à une structure en quote-part.

Corée du sud

Après une longue série d’exercices sinistrés (fréquence anormalement élevée de sinistres individuels de grande intensité), ce marché réagit enfin. Les priorités sont drastiquement augmentées tandis que les portées sont réduites et les prix significativement réhaussés (parfois de l’ordre de 200 à 300 %).

Côté proportionnel, les cédantes se sont résignées à accepter l’implémentation de clause de coassurance, ont modifié les cessions de variable à fixe, significativement réduit les capacités des traités (parfois de moitié par rapport à l’exercice précédent), se sont vu imposer des clauses de participation aux pertes, des commissions à échelles et des limites annuelles.

À l’occasion de cet exercice, CCR Re a poursuivi avec succès son développement en améliorant la qualité de son portefeuille sur les zones Asie et Afrique et en bénéficiant en outre d'une sinistralité clémente.

Marché NON-VIE

Canada

2023 : Une année record au Canada

Après une année 2022 difficile pour les réassureurs, plusieurs compagnies ont réduit leurs capacités en 2023, ou se sont retirées totalement du marché. Dans le même temps, les assureurs ont augmenté les sommes assurées de leurs clients pour faire face à l’inflation. Ils ont demandé plus de capacités au cours du renouvellement 2023. Le renouvellement du 1 er janvier 2023 a été le plus difficile que les courtiers et clients aient connu au Canada depuis plus de 30 ans.

Dans ce contexte, CCR Re a approché le renouvellement avec plus de capacité qu’en 2022. Nous étions bien positionnés pour tirer profit du durcissement du marché. Le résultat est à la hauteur de nos attentes : une augmentation de 42 % dans la prime souscrite, et un impact très positif sur notre image et notre réputation parmi les clients et courtiers.

L’inflation et les changements climatiques continuent à être des sujets d’inquiétudes. Pour la deuxième année consécutive, le Canada subit pour plus de 3 Md$ de dommages causés par les événements naturels. Contrairement à 2022, aucun événement n’a été très important, et les sinistres sont généralement à la charge des assureurs. La saison des ouragans est aussi plus active que la normale, mais épargne les Caraïbes, zone dans laquelle nous souscrivons à partir du Canada.

Entre des marchés financiers qui ont rebondi après l’année 2022 difficile et des résultats techniques très positifs, la succursale a affiché des profits records pour 2023.

Marché NON-VIE

Liban

Un acteur majeur sur le marché local de l’assurance du Moyen-Orient à l’Afrique du Nord

Le bureau du Liban est présent dans la région MENA depuis plus de 25 ans pour soutenir l'expansion de CCR Re dans le marché du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord et construire un marché de partenariats durables et constants.

Notre présence historique au Liban nous permet d'avoir une position centrale pour le développement des affaires dans la région MENA. Notre accessibilité et notre disponibilité jouent un rôle primordial dans la relation avec nos partenaires, qui apprécient notre proximité et notre réactivité.

Nous déployons tous les efforts possibles pour continuer notre activité dans un marché plein de défis politiques et économiques. Dans ce contexte, nous réussissons toujours à maintenir notre excellente réputation et à faire croître notre activité d’année en année. La moyenne d’ancienneté des relations avec les clients est de 12 ans. Ainsi, la loyauté et la stabilité jouent un rôle important pour l’avenir.

En 2023, le bureau de représentation du Liban a proposé des affaires pour un montant total de 58 M€ souscrit.

Le marché MENA est attirant, avec des tendances de souscription globalement positives. Malgré les crises, les désastres et les guerres, la demande reste forte et l'offre s'adapte. La capacité Cat est encore juste suffisante dans notre région laissant la possibilité d'ajuster les taux et de suivre des conditions de souscription plus strictes. Notre portfolio consiste principalement en : dommages (52 %), transport marine (15 %), engineering (15 %), Auto (11 %) et divers (7 %).

Au cours des dix prochaines années, nous nous attendons à une croissance solide de presque 5 % par an du marché MENA pour l'assurance Non-Vie. De notre côté, nous visons une croissance de 15 % par an pour les cinq prochaines années.

Marché VIE

France

De nombreuses évolutions réglementaires ont ponctué les renouvellements 2023.

En assurance emprunteur la mesure des effets de la loi Lemoine est limitée par la hausse des taux et donc la baisse du nombre d’emprunts. En santé, on constate les effets de la réforme 100 % Santé, alors que le deuxième volet de la réforme se profile.

La réforme des retraites aurait pu avoir un impact extrêmement significatif sur l’arrêt de travail, mais la sortie des invalides du champ de la réforme limite considérablement l’impact en prévoyance.

Les dérives constatées ces dernières années en santé et arrêt de travail perdurent, et conduisent à des redressements tarifaires importants côté organismes assureurs.

Dans ce contexte, CCR Re parvient à répondre aux besoins de ses partenaires et réalise sur la France une croissance de 10 %, provenant majoritairement de nouveaux programmes.

Moyen-Orient

Les régulateurs nationaux continuent de renforcer leur régime de contrôle, notamment en matière de capitalisation et de solvabilité. Cela devrait amener à une réduction du nombre d’acteurs qui permettrait d’atténuer la compétition.

Le volume de prime en prévoyance continue sa croissance rentable, en santé également, du fait notamment de la mise en place de régimes obligatoires de base (Bahrein, Oman, Qatar). CCR Re entend capitaliser sur ses excellentes relations avec les leaders du marché, qui pourraient être approchés par les régulateurs pour porter ces nouveaux régimes.

En Vie, nous sommes confrontés à une forte concurrence sur les segments traditionnels, sur lesquels nous offrons principalement des termes leader. Nous percevons un intérêt croissant pour les produits individuels.

Asie

En Chine, la nouvelle loi sur la protection des données personnelles a largement complexifié le renouvellement 2023. Notre position de réassureur centralisé à Paris est bien acceptée par nos clients d'autant plus que les échanges sont fluides avec nos souscripteurs chinois.

CCR Re a pu conserver son volume de prime sur la zone.

Amérique latine

Après une période de contraction des portefeuilles d’assurance Vie à la suite de la crise de la Covid-19, nous observons une reprise significative de la croissance. Le potentiel de la zone reste à des niveaux élevés, du fait du taux de pénétration encore relativement faible.

Cette croissance se ressent également avec l’augmentation des capacités demandées (par tête et par événement). Dans le même temps, et malgré la diminution drastique de l’impact de la Covid-19, certains réassureurs réorientent leurs capacités de souscription.

Conformément à son plan de développement, CCR Re croit de 50 % sur cette zone en Vie, et se dote de capacités et de moyens humains supplémentaires pour poursuivre cette croissance dans le futur.

Israël

Plusieurs actualités traversent le secteur assurantiel israélien. Après plusieurs reports, la réforme du système de santé est entrée en vigueur en octobre 2023.

Par ailleurs, une incertitude pèse sur le futur des fonds dépendance, avec la non-extension de la couverture par les principaux acteurs pour 2024. Enfin, dans le contexte actuel, beaucoup de questions se posent sur la couverture des risques de guerre en réassurance, et sa formalisation dans les clauses des contrats.

Dans cet environnement incertain, CCR Re reste un partenaire fidèle et réalise une croissance de 12 % grâce à la souscription de nouvelles affaires avec ses partenaires de confiance.

Marché SPÉCIALITÉS

La croissance du département Spécialités a été forte en 2023 avec une augmentation des primes de 18 %. Le volume de primes souscrites s’est élevé à 72 M€ en 2023.

Un portefeuille équilibré

L’objectif de rééquilibrer le portefeuille Spécialités a été atteint en 2023 par la croissance de la branche Crédit & Caution. Désormais, 90 % du portefeuille Spécialités repose sur trois piliers principaux d’un poids sensiblement équivalent : l’Aviation, le Marine et le Crédit.

La diversification s'appuie sur le Spatial qui représente 4 % du portefeuille, le Nucléaire 4 % et le Terrorisme 2 %.

Un portefeuille en croissance forte

La quasi-totalité de notre portefeuille Spécialités a été renouvelé à 98 %. La croissance de notre portefeuille à renouveler s’explique principalement par l’augmentation de nos parts et capacités que nous apportons à nos clients cibles. En 2023, nous avons réalisé 14 affaires nouvelles, principalement en Crédit et en Caution, pour un volume de prime souscrite d’un montant de 5 M€. Le poids du courtage continue d’augmenter ce qui est un marqueur de notre croissance. En effet, notre portefeuille historique, que nous souscrivons essentiellement en direct, voit son poids diminué.

Notre croissance se fait principalement par le biais d’affaires nouvelles intermédiées.

Nous avons rééquilibré notre portefeuille Énergie en souscrivant pour la première fois, une part du portefeuille Énergie Upstream d’un réassureur de premier plan.

La croissance de notre portefeuille en Nucléaire s’explique par l’entrée en vigueur du Protocole de Paris de 2004 qui étend les couvertures en matière de Responsabilité Civile de l’Exploitant Nucléaire. Cette mise en application s’est accompagnée d’une augmentation très significative des tarifs (+ 35 %) qui sera pleinement reconnue en 2023. Nous avons été conduits à déployer plus de capacités en 2023.

Un impact modéré de la sinistralité 2023

En réaction à la guerre en Ukraine, nous avons constaté un durcissement du marché, notamment en Terrorisme, Marine et Aviation.

La sinistralité en 2023 a été modérée dans la branche Marine avec deux sinistres notables qui n’ont pas remis en cause sa rentabilité : l’explosion d’une plateforme de pétrole dans le golfe du Mexique et l’incendie d’un navire transportant des voitures au large des Pays-Bas. Les difficultés du secteur de la construction, liées d’une part à l’inflation des coûts et d’autre part à la hausse des taux d’intérêt occasionnant une baisse des volumes, nous ont contraints à rester attentifs en Caution.

La gestion au centre de la chaîne de valeur

Une partie de l'équipe des adjoints de souscription

L’année 2023 a été marquée par une forte activité : les adjoints de souscription ont traité plus de 3 500 affaires et créé plus de 3 300 demandes de tarification qui ont été transmises aux actuaires pour être étudiées.

Le département Gestion pivot de la souscription

Le département Gestion est le point d’entrée de toutes les affaires qui sont proposées à la souscription. Véritable pivot de la souscription, le département prend en charge les affaires depuis leur arrivée chez CCR Re jusqu’à la souscription et pendant toute la durée de vie du contrat. Il est ainsi en étroite collaboration avec les souscripteurs, les actuaires et le département comptable.

L’adjoint de souscription maîtrise les aspects techniques et contractuels des contrats de réassurance, il est garant de la qualité des données exploitées par l’ensemble des départements de CCR Re. Il a également la charge de la gestion des sinistres non majeurs dont il assure la création et le suivi.

Des évolutions informatiques majeures

En 2023, le département Gestion a bénéficié d’évolutions informatiques majeures. L’outil de gestion, intégrant les applications nécessaires au traitement des affaires et assurant le lien vers les applications de cotation ou de comptabilité, a ainsi migré vers une technologie moderne qui améliore grandement l'expérience utilisateur.

Le département Gestion a également travaillé sur un modèle d’intelligence artificielle dédié à la lecture des documents contractuels et destiné à accélérer le processus de création des affaires nouvelles.

Le capital, une ressource rare à optimiser

MATHIEU HALM

Directeur Rétrocession, Capital alternatif et Secrétaire du Conseil

Renchérissement du coût de la rétrocession

Le renouvellement du 1er janvier 2023 a rappelé que le capital a un coût. La remontée des taux en 2022 a mis fin à la période de l’afflux massif de capitaux dans l’économie mondiale. Cela s’est, entre autres, traduit dans l’industrie de la réassurance par de l'inflation, un resserrement de la taille des bilans, un besoin accru de capital afin de permettre aux différents acteurs de poursuivre la croissance de leur portefeuille et in fine par un renchérissement du coût de la rétrocession.

Ce renouvellement s’est donc effectué dans un marché considéré comme le plus dur depuis 1992 (conséquence de l’ouragan Andrew), avec des conditions tarifaires fortement dégradées ainsi que des restrictions contractuelles plus nombreuses (périmètre des couvertures moins large, augmentation des points d’attachements, nombreuses exclusions…).

Il a ainsi rappelé l’importance du maillon de la rétrocession dans la chaîne de notre industrie et cela s’est traduit par un renouvellement des plus tardifs.

L’importance de l’apport de capital tiers

Accompagner la croissance de notre portefeuille par l’apport de capital tiers s’avère par conséquent encore plus important afin d’aider la souscription à bénéficier des améliorations de conditions et surtout pouvoir soutenir nos clients. Il est néanmoins indispensable de considérer le nouveau paradigme dans lequel la recherche de capital tiers s’effectue.

Cela est vrai en rétrocession traditionnelle mais cela est également vrai en rétrocession non-traditionnelle. Le marché des Insurance-Linked Securities entend également profiter des améliorations de conditions que propose l’industrie de la réassurance. Si la capacité disponible pour le renouvellement au 1er janvier 2023 était en contraction, cela ne fut pas le cas dans la seconde moitié de l'année, les investisseurs souhaitant bénéficier des nouvelles conditions de marché avec des couvertures plus restrictives et des espérances de rendement en forte progression grâce à des spread au-delà du taux sans risque en hausse.

À noter que le marché des cat bonds a ainsi connu un nombre d'émissions très important, tout comme celui des sidecars qui a également bénéficié d'une forte croissance des capitaux levés. Les espérances de résultat ont été en forte hausse, avec une sinistralité en 2023 globalement faible pour le marché eu égard à l'absence de sinistres majeurs en Amérique du Nord.

C’est dans cet environnement de marché, que nous poursuivons nos efforts avec nos différents partenaires afin d’accompagner la croissance de CCR Re. Nous avons, en effet, su nouer des partenariats de qualité pour mettre à disposition de CCR Re du capital tiers et ainsi optimiser l’utilisation de notre propre capital. Ces partenariats sont pour nous stratégiques qu’ils soient avec nos rétrocessionnaires traditionnels ou à travers notre plateforme 157 Re.

Cette dernière a par ailleurs émis avec succès la cinquième génération de son sidecar qui a connu une croissance de 40 % du capital levé par rapport à 2022. Elle a également bénéficié de l’arrivée d’un nouvel investisseur au côté de nos partenaires historiques.

L’actuariat, la clé de la gestion des risques

JÉRÔME ISENBART

Directeur de l’Actuariat et des Risques

Quelles avancées en 2023 dans la modélisation des catastrophes ?

En 2023, nous avons continué d’améliorer le processus global de la modélisation des catastrophes. Les travaux nous ont permis d’élaborer une chaîne de traitements automatisés interfaçant les données d’entrées propres à la modélisation Cat, les logiciels de modélisation Cat, les données contractuelles, notre programme de rétrocession et notre outil d’agrégation des modélisations. Les bénéfices sont variés tant en efficience, en gain de productivité et en réduction d’erreurs potentielles. Le pilotage de nos activités s’en trouve amélioré et renforcé.

Ainsi, nous avons commencé à constituer une plateforme centralisant l’exposition aux catastrophes du monde entier de CCR Re. Les travaux ont pour but d’agréger toutes les données traitées de façon agnostique, de les enrichir de notre expertise métier et de proposer à terme des reporting et dashboard en flux continu en y ajoutant une composante de visualisation cartographique.

La déclinaison opérationnelle de cet outil nous permettra d’estimer plus finement nos engagements Cat de façon rapide sur base géographique dès lors qu’un événement Cat majeur surviendra.

En 2024, les travaux se poursuivront notamment dans le contexte de prise en compte d’un changement climatique dorénavant avéré.

Et concernant les modélisations pour vos autres secteurs d’activité ?

Les travaux de développement pour la partie Non-Vie hors catastrophes ont porté sur le développement d’une nouvelle plateforme de modélisation et de tarification basée sur le langage de programmation Python. Les bases de données historiques et actuelles de nos clients, ainsi que les bases de données externes, les moteurs de calcul et interfaces utilisateur sont entièrement revus. Les nouveaux outils seront déployés progressivement à partir de 2024. L’objectif poursuivi est d’utiliser le maximum d’informations structurées et non structurées afin de pouvoir les utiliser dans un environnement homogène et industrialisé afin d’obtenir des tarifications les plus adaptées à notre profil de risque et la rémunération du capital recherchée. Ces calculs complexes et cette grande quantité de données très granulaires sont alors optimisés tant dans la performance et la rapidité d’exécution que dans la fiabilité et la traçabilité des résultats toujours aussi consistants.

Pour l'activité Vie et Santé, les travaux ont porté sur un renforcement de nos approches en utilisant les données de plus en plus granulaires que nos cédantes veulent bien nous fournir. Cela nous permet d’amoindrir les chargements dû à l’incertitude des données.

Le modèle d'entreprise est entré dans une nouvelle phase afin de renforcer la résilience de l'entreprise et l'analyse globale des risques en lien avec la croissance de l'activité et les enjeux de souscription et de rétrocession notamment.

Nous le voyons, l'analyse des données est au cœur de l'anticipation. Structurer cette chaîne de valeur est devenu un incontournable et un avantage concurrentiel qui bénéficie à tous les enjeux d'aujourd'hui et de demain.

L’accélération des services en ligne

SYLVIE CHANH

Directrice Juridique, Sinistres et Services

CCR Re continue à investir dans les capacités digitales et analytiques, au service de ses clients. Ces outils ont principalement 3 objectifs : améliorer l’expérience de ses cédantes, faire gagner en efficacité ses processus opérationnels, automatiser ses indicateurs de pilotage.

Epocr@te, une plateforme de sélection médicale 100 % digitale

Le marché de l’assurance emprunteur et de la prévoyance est très concurrentiel. Aussi, un risque médical aggravé doit être rapidement identifié et faire l’objet d’une tarification adaptée dans des délais courts. Afin de répondre à ces contraintes, CCR Re a complètement rénové en 2023 son site epocr@te afin d’offrir à ses clients une expérience 100 % digitale.

Epocr@te est une plateforme sécurisée permettant de disposer d’une tarification en ligne 24h/24 sur les cas les plus simples, de déposer et suivre en temps réel le parcours de traitement des dossiers les plus complexes par notre Service médical ainsi qu’une bibliothèque de tarification médicale recensant plus de 200 pathologies. La prise de décision est ainsi facilitée, le traitement des dossiers accéléré.

Clause identification et Search Engine, des outils d’aide à la sécurisation juridique des contrats CCR Re

Chaque année, des milliers de contrats de réassurance sont soumis à la souscription. Étudier chacun de ces documents pré-contractuels nécessiterait de mobiliser énormément de temps et d’importantes ressources.

C’est pourquoi, en collaboration avec les équipes juridiques de CCR Re, la Digital Factory CCR Re a développé un outil de pré-analyse chargé de détecter dans le document téléchargé les dispositions qui s’éloignent des standards prédéfinis par les juristes contractuels. Cet outil permet de gagner en temps et en efficacité ; les juristes étant en effet sollicités uniquement sur les contrats et les clauses les plus importantes.

En parallèle, l’outil Search Engine permet d’identifier et de comparer parmi l’ensemble de nos contrats de réassurance les différentes catégories de clauses et par la suite, faire évoluer au besoin de nos standards.

Le SID, un tableau de bord au service du pilotage des indicateurs opérationnels

Directement connecté au système de production et de gestion CCR Re, le SID est une solution d’analyse de données. Depuis un site dédié mais également à partir de la tablette, chaque collaborateur CCR Re a la possibilité de consulter ces indicateurs en personnalisant le cas échéant en fonction de ses besoins.

L'innovation, maillon essentiel des systèmes d'information

HIND MECHBAL

Directrice des Systèmes d’Information

CCR Re s’est dotée d’une direction des systèmes d’information en propre en juillet 2023 avec pour mission première la séparation des systèmes d'information avec CCR. L’investissement en innovation dont l’intelligence artificielle, la Data, et la digitalisation continue des processus a été notre autre axe prioritaire.

2023, une année de transition

L’année 2023 a été une année charnière pour CCR Re. Avec sa privatisation en juillet, plusieurs changements structurants ont eu lieu :

- la création d’une direction des systèmes d’information pour CCR Re à partir du 3 juillet, constituée de 13 anciens collaborateurs CCR, dont la directrice des systèmes d’information, l’équipe Digital Factory et plusieurs membres de l’équipe Etudes et développements ; des recrutements supplémentaires sont prévus sur l’année 2024 afin de poursuivre notre développement ;

- la signature d’une convention de gestion des systèmes d’information de transition, par laquelle CCR fournit les services informatiques récurrents et réalise certains projets pour le compte de CCR Re, ce qui permet à celle-ci de bénéficier d’une continuité des services informatiques pendant la durée de la transition ;

- en parallèle, la DSI CCR Re travaille sur la mise en place de son schéma directeur cible avec l’ensemble des parties prenantes, L’autonomisation de son système d’information est un projet essentiel qui permettra d’assurer l’autonomie complète du SI CCR Re.

L’innovation et le développement du SI continuent en parallèle

Plusieurs projets d’innovation et de développement du système d’information au service de nos clients et métiers ont continué à avancer, notamment :

- le lancement du portail clients de tarification médicale à mi-année ;

- la structuration de la gouvernance des données à travers la mise en place d’un outil de catalogue de données et de leur lignage en commençant par les processus critiques de l’entreprise ;

- le lancement de projet de mise en place d’une Data plateforme ayant comme objectif de permettre un accès facile et autonome aux métiers afin de disposer de manière efficace des données dont ils ont besoin et des outils efficaces de traitement et de visualisation des données ;

- l’industrialisation de projets d’intelligence artificielle, notamment la lecture automatisée de traités et extraction d’informations contractuelles ainsi que la revue de l’architecture SI permettant un passage à l’échelle plus efficace des projets ;

- l’automatisation des traitements de conformité, et diverses améliorations dans les processus digitalisés ;

- la refonte du portail de cotation groupe vie, dont le lancement est prévu en 2024.

La direction financière au service de l'arrimage avec SMABTP

ISABELLE BION,

Directrice Financière

La création d'une direction financière de plein exercice

L’arrivée, le 3 juillet dernier, du consortium SMABTP et MACSF au sein du capital de CCR Re a permis le renforcement de la qualité de crédit de CCR Re. En effet, à l’issue de l’opération, Standard & Poors a monté d’un cran son appréciation de la solidité financière de CCR Re avec une notation qui est désormais « A ». Cela reflète le statut « stratégiquement important » de CCR Re au sein du groupe SMA, traduisant la volonté et la capacité du groupe à soutenir le développement de l’activité de CCR Re. L’augmentation de capital de 200 M€ illustre ces nouvelles synergies et permet ainsi à CCR Re de déployer au mieux sa stratégie de croissance.

2023, une année de défis relevés

Ce changement d’actionnariat a en outre été l’occasion, pour CCR Re, de créer une direction financière de plein exercice – direction qui a dû relever des défis d’importance au cours des derniers mois.

En effet, nous avons poursuivi le projet IFRS 17 et IFRS 9 avec un objectif de mise en production en 2024. Ce projet stratégique permettra à nos succursales de produire des comptes en normes IFRS 9 et 17 et au siège de définir des indicateurs d’activité comparables à ceux de nos pairs.

Nous avons également mis en place différentes conventions de gestion avec CCR dont celle dédiée à la gestion des actifs financiers. Cette dernière prendra fin en 2024 et sera remplacée par un contrat cadre conclu entre CCR Re et SMABTP organisant la délégation de gestion par poche d’actifs.

Les projets basés sur l’intelligence artificielle ont été poursuivis avec notamment le projet Eprocessing comptable concernant le traitement automatisé des comptes techniques proportionnels Non-Vie.

Enfin, nous avons renforcé les contrôles sur la Compliance. Au cours de l’année 2023, nous avons développé un outil de caviardage automatique des données personnelles figurant sur les comptes reçus de certains courtiers.